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[Colloque] « Pas dans pas dans Montaigne, mais dans moi ». Lectures empathiques des essais.

Publié le 8 mars 2025 Mis à jour le 18 mars 2025
du 19 mars 2025 au 21 mars 2025 Université Toulouse - Jean Jaurès
Maison de la recherche, salle D30
Aff. coll. Montaigne
Aff. coll. Montaigne

Organisé par Olivier Guerrier et Luc Sautin (Il Laboratorio (EA 4590) / Institut Universitaire de France)

« Ce n’est pas dans Montaigne mais dans moi que j’y trouve tout ce que j’y vois » : cette formule célèbre de Pascal (Pensées, Laf. 737, Sel. 617) exprime mieux que toute autre, ne serait-ce qu’en raison de l’équivoque qu’y ménagent les pronoms adverbiaux, l’effet de proximité, de reconnaissance et de connivence que la fréquentation des Essais a suscité à travers le temps. On aimerait donc ici recenser les jalons et figures, en France, en Europe et au-delà (avec, pour exemples, Bayle, Diderot, Flaubert, Sainte-Beuve, Nietzsche, Emerson, Gide, Alain, Zweig ou encore Thibaudet), de cette approche empathique voire « éthique », dont l’histoire chemine parallèlement, sans toutefois l’exclure toujours mais en la concurrençant dans sa sagacité parfois, à la veine intellectuelle, savante et « objectivante » de l’herméneutique montaignienne. On replacera alors ces lectures dans leurs contextes, en pouvant être éventuellement attentif à leur facture stylistique, ainsi qu’en envisageant l’importance et l’impact des Essais chez les auteurs examinés comme dans leurs œuvres. Il conviendra également de s’interroger sur les raisons de ce sentiment d’intimité, à partir du texte même des Essais cette fois. L’« éloquence du for intérieur » (M. Fumaroli), l’« écriture comme présence » (G. Defaux), les modalités de la « peinture » et de l’autoportrait, ou encore la volonté d’« être ailleurs qu’en papier » (selon les dires de l’écrivain dans le chapitre « De la ressemblance des enfants aux pères », II.37), pourront être alors convoquées, non sans peut-être qu’on en pointe certaines limites, et qu’on mobilise d’autres paramètres pour rendre compte du phénomène.
Au final, l’œuvre de Montaigne devrait permettre une traversée des traditions critiques, des communautés interprétatives, et de s’interroger entre autres sur les raisons de ce que, bien avant les années 1980, elle avait permis de façon exemplaire d’anticiper le « tournant éthique » dans les théories de la lecture littéraire.